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Résumé : Crainte et tremblement - Kierkegaard
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Présentation du livre
Découvrez le résumé audio du livre « Crainte et Tremblement » de Søren Kierkegaard, une œuvre majeure explorant le paradoxe de la foi et son rapport à l’éthique universelle. S’inscrivant dans le contexte du romantisme et de la montée de l’existentialisme, l’ouvrage interroge le récit biblique d’Abraham prêt à sacrifier Isaac, révélant une tension entre le devoir moral et l’obéissance absolue à Dieu. Kierkegaard y développe le concept de « suspension téléologique de l’éthique », posant la foi comme un acte individuel et irrationnel qui transcende les normes humaines. Profondément ancré dans une critique de la pensée hégélienne, le livre invite à repenser la subjectivité et le tragique dans l’expérience religieuse.
A propos de l'auteur
Søren Kierkegaard (1813-1855) est un philosophe, théologien et écrivain danois considéré comme le père de l’existentialisme. Ses œuvres, marquées par une réflexion sur l’individu, la subjectivité, la foi et le désespoir, critiquent la superficialité de la société moderne et le formalisme religieux de son époque. À travers des textes comme Ou bien… ou bien et La Maladie à la mort, il explore la quête du sens de l’existence et la relation intime entre l’homme et Dieu.
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Crainte et Tremblement (1843) de Søren Kierkegaard est une œuvre majeure explorant le paradoxe de la foi et son rapport à l'éthique universelle. S’inscrivant dans le contexte du romantisme et de la montée de l'existentialisme, l'ouvrage interroge le récit biblique d'Abraham prêt à sacrifier Isaac, révélant une tension entre le devoir moral et l'obéissance absolue à Dieu. Kierkegaard y développe le concept de "suspension téléologique de l’éthique", posant la foi comme un acte individuel et irrationnel qui transcende les normes humaines. Profondément ancré dans une critique de la pensée hégélienne, le livre invite à repenser la subjectivité et le tragique dans l’expérience religieuse.
Dans le monde des idées, tout semble réduit à un commerce où chaque pensée est mise en vente à bas prix, perdant souvent sa profondeur au profit de la superficialité. Chacun s’imagine devoir tout questionner, mais rarement avec un doute authentique et profond. Pourtant, un doute véritable exige un engagement total, non une simple posture. « Il serait inconvenant de demander où les gens vont, mais il est courtois de supposer qu’ils doutent sincèrement. » Ainsi, la réflexion véritable ne se limite pas à une curiosité passagère : elle demande persévérance et foi, comme une discipline de vie. Cependant, bien peu semblent prêts à poursuivre cette quête avec sérieux, préférant les raccourcis de pensées préfabriquées et les systèmes qui évitent l’effort de réfléchir par soi-même. L'esprit moderne s'agite autour de concepts, mais oublie souvent la grandeur d'un engagement véritable envers la pensée et la foi. « La foi n’est pas acquise en quelques jours ou semaines, mais en une vie entière », soulignant la difficulté d’atteindre cette profondeur d’esprit. Pourtant, à force de vouloir tout organiser en « systèmes », l’individu perd de vue l'essentiel : une pensée vivante et libre.
Un homme, fasciné depuis l’enfance par l’histoire d’Abraham, voit son admiration grandir avec l’âge, mais aussi son incompréhension face à l’épreuve divine qu’il subit. Cet homme, en grandissant, ne cherche pas à explorer les richesses de terres lointaines ou la gloire des promesses, mais aspire uniquement à comprendre le moment où Abraham, avec douleur et foi, s’éleva au sommet du Mont Moriah pour accomplir l'inconcevable. Cette quête n’est pas celle d’un érudit ou d’un sage, mais d’une âme simple, émerveillée par la foi d’un père prêt à sacrifier son fils au nom de Dieu. La grandeur d’Abraham réside dans son silence, dans cette obéissance au-delà de toute raison humaine, qui laisse le spectateur perplexe devant une foi aussi absolue. L’amour et la foi s'entrelacent dans cette histoire, où chaque protagoniste ressent une perte. La mère, voyant son fils grandir, connaît le chagrin d’un éloignement inévitable, et Abraham, dans son cheminement, vit l’angoisse du devoir sacré. Pourtant, ce même silence, si pesant, devient la clé de la grandeur : « Heureux celui qui garde ce qui est proche et nécessaire, et n’a pas besoin de s’affliger pour ce qui est lointain. » Cet homme qui contemple l’histoire conclut toujours en revenant à ces mots simples : « Personne n’est aussi grand qu’Abraham ! » Et ce constat résume toute l’admiration mêlée de mystère que cette foi inspire, une foi qui dépasse la compréhension humaine.
La grandeur de l’homme ne réside pas dans ses forces physiques ou intellectuelles, mais dans sa capacité à espérer et à croire au-delà de l’impossible. Celui qui aspire à de grandes choses ne triomphe pas en dominant les autres, mais en se surmontant lui-même. Abraham incarne cette victoire intérieure, celle d’une foi qui défie la raison. Son amour pour Dieu dépasse les attentes humaines : « Ce fut la foi qui fit d’Abraham un étranger dans la terre promise. » Il est devenu grand non parce qu’il possédait tout, mais parce qu’il accepta de tout perdre, confiant en une promesse divine qui échappe à toute logique. En obéissant sans douter, Abraham transforme l’épreuve en une mémoire éternelle, transcendant la peur de l’oubli et la douleur du sacrifice. Il savait que la perte de son fils ne serait pas une fin, mais une affirmation plus grande de sa foi. « Celui qui contemple cela devient aveugle, car il n’a rien vu d’autre qu’un acte de foi. » Si Abraham avait hésité, tout aurait été perdu : ni la foi, ni le Mont Moriah, ni Isaac ne seraient devenus les symboles qu’ils sont aujourd’hui. Mais en croyant jusqu’au bout, il ne témoigna pas seulement de sa fidélité à Dieu, il devint une lumière pour l’humanité, guidant ceux qui osent espérer au-delà de ce qui est visible.
Dans un monde où tout semble obéir à des lois de justice apparente, il est souvent facile de confondre foi et logique, devoir et opportunisme. Pourtant, il est dit que « seul celui qui descend dans le royaume des morts pour sauver l’être aimé » connaît véritablement l’essence du sacrifice. Ce n’est pas l’effort mécanique qui mène à la vérité, mais l’engagement absolu et désintéressé. Abraham n’était pas simplement celui qui obéit aveuglément ; il a offert son acte non comme une obligation, mais comme un choix empreint de foi, dépassant toute éthique humaine ordinaire. La foi n'est pas un simple mouvement de renoncement, mais une danse entre l’infini et le fini. Elle exige que l’on avance, non par obligation morale ou par peur de Dieu, mais par une confiance absolue dans l’amour divin, même face à l’absurde. « Heureux celui qui croit dans cette contradiction et persévère. » Ce paradoxe, loin d’être une faiblesse, devient une force, car il élève celui qui ose croire au-delà des limites de sa propre compréhension. Mais tout comme l'infini est difficile à atteindre, comprendre un tel acte exige humilité et silence, car il touche au mystère du divin.
La foi véritable est un saut dans l’absurde, une audace qui transcende la simple logique humaine. Elle ne consiste pas à renoncer passivement à ce qui est cher, mais à tout abandonner pour le reprendre d’une manière nouvelle, rendue possible uniquement par une confiance absolue en Dieu. Ce mouvement, que l’on peut qualifier d’infini, demande une force d’esprit qui ne se satisfait pas de la résignation seule. « Tout est possible à Dieu », affirme celui qui croit, non pas comme un acte de naïveté, mais comme une expression de cette foi qui dépasse la compréhension rationnelle. Dans cet acte de foi, l’individu se confronte à l'impossible, embrassant la douleur et l’incertitude sans jamais céder à la peur ou au désespoir. Ce n’est pas une évasion, mais un engagement total dans la vie et ses paradoxes. Ce courage face à l’absurde n’est pas un simple idéal théorique : il transforme profondément celui qui le réalise, le rendant capable de voir au-delà des limites imposées par la finitude humaine. Ainsi, la foi devient une force créatrice, où chaque renoncement trouve son accomplissement dans l’amour et la confiance envers ce qui transcende le monde.
L’éthique universelle guide chaque individu en le liant à ce qui est commun à tous, mais elle atteint ses limites face à des actes de foi qui transcendent cette universalité. Abraham, en obéissant à Dieu au-delà des règles morales, n’a pas seulement suspendu l’éthique, il l’a dépassée en plaçant son devoir envers Dieu au-dessus de tout. Ce paradoxe, où « l’individu s’élève au-dessus de l’universel », ne peut être compris par des termes rationnels. La foi d’Abraham n’est pas un rejet de l’éthique, mais une soumission absolue à un ordre supérieur, celui de l’infini, qui transforme l’acte en un témoignage singulier de vérité. Cependant, un tel dépassement n’est pas sans effroi. Dans cette situation, Abraham n’était ni héros tragique ni criminel, mais un croyant confronté à l’inconnu. Il a accepté l’angoisse de perdre son fils sans savoir si le sacrifice était réellement exigé. « La foi est une passion », une lutte intérieure où le particulier se confronte à l’absurde. Ce paradoxe, impossible à médiatiser, rappelle que la foi authentique ne se contente pas de conforts moraux, mais exige une confiance totale en ce qui dépasse la compréhension humaine.
L'idée d'un devoir absolu envers Dieu s'élève au-delà des exigences éthiques universelles. En obéissant à l'invisible, l'individu s'extrait de la relation morale avec son prochain pour entrer dans une communion directe avec l'absolu. Ce paradoxe place la foi au-dessus de l'éthique, car elle exige une confiance totale en un commandement qui échappe à toute explication rationnelle. « Si c’est mon devoir envers Dieu, alors il n’existe aucune médiation possible avec l’universel », et c’est précisément ce lien avec l’infini qui transforme l’acte en un témoignage unique. Cette foi radicale exige à la fois un renoncement et une affirmation : renoncer à tout pour Dieu, mais aussi affirmer un amour qui dépasse les attachements humains. Abraham, dans cet acte de foi, ne hait pas Isaac, mais il l'aime « plus que tout », au point de le sacrifier. Ce paradoxe d’aimer dans le don absolu révèle la tension fondamentale entre l’éthique et la foi. Ainsi, le chevalier de la foi est seul dans son cheminement, incapable de traduire son expérience pour les autres, car son acte appartient à un ordre divin inaccessible au langage et à la compréhension humaine.
Le silence d'Abraham, face à l'épreuve divine, révèle un paradoxe entre l'éthique universelle et l'absolu de la foi. Ce silence n'est pas une fuite ou une dissimulation, mais une nécessité imposée par son rapport direct avec Dieu, qui dépasse toute médiation. En refusant d'expliquer son acte, Abraham assume la solitude éthique du croyant, se plaçant au-delà des exigences morales. Ce choix le condamne à l'incompréhension des autres, mais témoigne d’une obéissance qui n’appartient qu’à celui qui agit « au nom de l’absolu ». Cependant, cette séparation du particulier et de l'universel n'est pas sans coût. Abraham souffre d’une contradiction qui le lie à l’invisible, et son silence devient un fardeau éthique. Il est conscient que révéler son dessein ne ferait qu’altérer sa pureté spirituelle, tout en troublant ceux qui ne pourraient concevoir une telle foi. Ce conflit entre révélation et dissimulation souligne l'intensité de la foi, où « l’individu, par son isolement, atteint une relation absolue avec l’infini », acceptant l’angoisse et l’incompréhension comme preuves ultimes de son engagement.
La foi d’Abraham ne peut être expliquée ni communiquée, car elle s’inscrit dans une relation directe et absolue avec Dieu. Ce silence n’est pas un refus de parler, mais la seule réponse possible à une exigence divine qui dépasse l’universel. « Il parle une langue étrangère », inaccessible à ceux qui ne partagent pas cette foi. Abraham ne peut traduire en termes humains une épreuve où il est isolé, non par égoïsme, mais par l’intensité de son engagement spirituel. Ce paradoxe place l'individu au-delà du tragique et de l'esthétique, dans un lien unique avec l'infini. Abraham incarne ainsi la tension entre l’universel et le particulier, car il agit « pour Dieu seul », sans chercher ni consolation ni justification. Son amour pour Dieu le rend capable de surmonter la souffrance et l’incompréhension, car celui « qui aime Dieu n’a pas besoin de larmes ». Sa foi transcende la raison et le sentiment humain, affirmant que l’individu peut trouver un sens à l’intérieur de l’inexplicable, dans une confiance absolue.
La foi est une tâche infinie qui ne peut être héritée d’une génération à l’autre. Chaque époque, bien qu'elle puisse apprendre des précédentes, recommence à zéro lorsqu'il s'agit de saisir la profondeur de l'amour ou de la foi. Pourtant, cet apprentissage ne progresse pas mécaniquement : il exige une sincérité et une passion qui transcendent la répétition ou la tradition. « Aucun homme n'avance plus loin que celui qui commence à aimer », car la foi n'est jamais un acquis, mais une conquête personnelle, un engagement constant envers l'infini. Cependant, cette quête ne doit pas être réduite à une simple routine ou à une recherche d'occupation. La vraie foi, tout comme l’amour, ne se satisfait pas du confort ni de l'illusion, mais repose sur un désir sincère d'aller « toujours plus loin ». Comme Héraclite le disait, « il faut continuer », non pour s’éloigner du monde, mais pour le saisir pleinement avec sérieux. Ainsi, chaque individu est confronté à sa propre tâche : renouveler l’effort de foi et d’amour, non comme un fardeau, mais comme une expression vivante de ce qui donne sens à l’existence.
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